Le Pic Saint-Loup et le Causse de l'Hortus, montagnes sacrées de Montpellier, sur les contreforts des Cévennes

Au nord de Montpellier, deux géants de calcaire ont pris racines parmi garrigues et plateaux des contreforts des Cévennes.

Depuis le littoral de la Méditerranée, le Pic Saint-Loup (658 mètres) et le Causse de l'Hortus (512 mètres) nous imposent leurs masses monolithiques.

Ces deux montagnes, sacrées pour les autochtones, rappellent que la richesse des paysages et l’étonnante diversité des formes du relief du Languedoc sont le fruit de prodigieux chamboulements géophysiques engendrés, il y a environ 100 millions d'années, par le puissant soulèvement des Pyrénées.

Avant d'entamer l'ascension du Pic Saint-Loup, et pour mieux en apprécier les formes, je fais une courte halte dans le village de Viols-le-Fort.

Le Pic, aux contours paisibles et rassurants, semble vouloir protéger l'Hortus dont je devine à peine la fine silhouette sur la gauche du Saint-Loup.



En me rapprochant du causse de Viols-le-Fort et de Cazevieille, c'est une suite de mamelons et de collines que tapissent le chêne vert, le pin d'Alep, l'arbousier, le genévrier. Autant d'essences qui, cohabitant avec le thym, le laurier, le cade, le romarin et le ciste, enrichissent la palette des senteurs de la garrigue du Languedoc.


La randonnée pédestre sur le GR 60 passe par Cazevieille. L'ascension, avec un dénivelé de 370 mètres, se fait par le versant Sud, où certains passages sont délicats (éboulis calcaires). Lorsque, au bout de deux heures, j'atteins le sommet du Pic qui fait face à l'Hortus, le panorama est époustouflant. Mon regard se perd jusqu'à l'horizon : au sud, c'est la Méditerranée et les étangs de Mauguio, au nord-est, voici les Cévennes et le mont Aigoual, plus au nord, le massif de la Séranne proche du Causse du Larzac, au sud-ouest, les Corbières et les Pyrénées. Entre ces deux géants, prise en tenaille, s'étale la combe de Mortiès. En direction du Sud, voici le village de Saint-Jean-de-Cuculles, au milieu de la vallée couverte d'une solide végétation, de pinèdes et de vignes.
Après les chaleurs de l'été et les traditionnelles fêtes des vendanges, les ceps habillés d'automne connaissent à présent un repos bien mérité. Quant aux vignerons de l'Hortus et du Pic Saint-Loup, qui obtiennent sur ces terroirs caillouteux des vins parmi les mieux classés du Languedoc, ils n'auront qu'un très court temps de repos, la vigne et le vin demandent tellement de soins et d'attention ! L'art et le savoir-faire historique des viticulteurs sont les garants de leur excellence.


En contrebas du Pic, la Combe de Fambetou, voisine de celle de Mortiès, forme le bassin de Saint Martin de Londrès, véritable réceptacle des eaux de ruissellement, cuvette aux nombreux points d'eau où les troupeaux viennent s'abreuver..


Sur cette face Ouest du Pic Saint-Loup, se cache la chapelle Saint-Joseph, blottie au sommet de l'étroite crête calcaire, elle recèle de multiples ex-voto que les randonneurs ont déposés. Les vestiges de châteaux comme celui de Montferrand, les ruines du château de Vivieurès sur l'Hortus, la tour de Cazevieille et les grottes, refuges naturels depuis les hommes du Néanderthal, prouvent à quel point ce territoire, si fréquenté depuis des millénaires, est toujours aussi attractif.



Quelques villages viticoles des environs de L'Hortus et du Pic Saint-Loup:
Claret, Corconne, Lauret, Sauteyrargues, Valflaunès, Fontanès, Saint Mathieu-de-Tréviers, Cazevieille, Saint-Jean-de-Cuculles, Saint-Gély-du-Fesc, Les Matelles, Le Triadou, Saint-Martin-de-Londres.