Eglise orthodoxe russe à Sylvanès en Aveyron

C'est par pur hasard que mon escapade en Aveyron m'a fait découvrir un drôle d'édifice religieux. Perdue dans un cirque montagneux, cachée dans les bois du Rouergue, une monumentale église orthodoxe russe a été érigée à 4 km de Sylvanès. Elle est au fond d'un étroit vallon, surgie de nulle part, plongée dans un silence paisible que les craquements de son ossature en bois parviennent à peine à troubler. J'apprends qu'elle fut construite dans la forêt de Khirov (à 700 km à l'est de Moscou) durant l'hiver 1993-1994. On la démonta et on la transporta par voie ferroviaire jusqu'en gare de Millau. Des camions chargèrent poutres et rondins par centaines, jusqu'à Sylvanès. Là, elle fut à nouveau montée, près du Prieuré des Granges. Une aventure de 5000 km !



Les chants liturgiques occupent tout l'espace, ils vous plongent dans une atmosphère slave inhabituelle en Aveyron. A l'intérieur, on respecte la tradition russe : une salle pour la prière, la deuxième accueillera les fidèles pour des agapes, la dernière est dédiée aux activités quotidiennes.



A la source qui coule près de l'église russe, j'ai bu cette eau fraîche et pure qui descend des vallons de l'Aveyron. La croix catholique, arrondie aux quatre extrémités, est une particularité des sculpteurs locaux de l'époque.



Les croix orthodoxes à huit pointes ou huit branches surmontent chaque dôme. On les appelle aussi les croix de la crucifixion. L'église a été nommée Eglise de l'Unité par André Gouze, père dominicain responsable du renouveau de l'abbaye de Sylvanès. Par ce nom, le moine a voulu sceller la fraternité chrétienne et donner un signe fort de réconciliation entre les différentes communautés orthodoxes, protestantes et catholiques.