Hameau de l'Estagnol, au pied du Roc de la Vigne, près de la grotte du Sergent, Saint-Guilhem-le-Désert
La randonnée que notre guide Roland nous propose va nous mener au sommet du Roc de la Vigne qui est le point culminant du massif des monts de Saint-Guilhem le Désert.C'est cette zone du Bas-Languedoc que le Causse du Larzac méridional vient côtoyer. Le chemin s'accroche tantôt aux pierriers que l'érosion a graduellement détachés des parois, tantôt il se faufile dans cette végétation de maquis tout de mauve paré, aux couleurs de bruyères en fleurs.
" Que la montagne est belle" , en ce mois de décembre ! Elle nous mènera au hameau rustique de l'Estagnol puis à la grotte légendaire du Sergent.
Le hameau de l'Estagnol est entièrement dédié à l'élevage des ovins qui pâturent dans les collines voisines. Une bergerie voûtée, des appentis pour le bois, une modeste demeure de berger et quelques dépendances, érigées sur la roche ou creusées sous le rocher...
C'était le cadre de vie de ces pâtres gardiens des troupeaux qui arpentaient les combes et plateaux jusqu'au Roc de la Vigne que j'aperçois au dessus du hameau de l'Estagnol, à une altitude de 708 mètres.

Sentier de bruyères vers le Roc de la Vigne

Hameau de l'Estagnol et Roc de la Vigne, département de l'Hérault
Après avoir contourné, par le versant nord, le massif forestier couvert de pins Salzmann, nous avons atteint le sommet du Pic de la Vigne. Un panorama à 360° nous permet de découvrir à l'Ouest le mont Saint-Baudille (Alt : 848 m), à l'Est, les garrigues de Montpellier sur lesquelles veillent Le Pic Saint-Loup et l'Hortus.
Les combes ravinées se succèdent, elles alternent avec des replats au dessus de cuvettes encaissées, chargées d'éboulis. Par endroit, on se croirait dans un amphithéâtre avec ses gradins d'altitude, venus assister à la première d'un spectacle géologique inédit sur les Gorges de l'Hérault. Ici, tout est silence, air pur, espace ! Pas de bruit, pas de cri, la seule musique qui se joue, c'est celle de la montagne, le murmure d'une source, le léger battement d'aile d'un rapace scrutant les recoins des taillis, le bourdonnement de quelques abeilles refusant l'arrivée de l'hiver et venant butiner le pollen des bruyères ou celui des arbousiers en pleine floraison. Décidément l'été indien joue les prolongations !

Aven de la Combe du Buis face à la grotte du Sergent
à Saint-Guilhem le Désert
Après avoir chargé notre mémoire des vues infinies que nous a proposées le Pic de la Vigne, nous allons à la rencontre de la grotte du Sergent. Elle fut le refuge de personnages haut en couleurs. Michel Dos fut l'un des ces derniers locataires, ermite à ses heures, mais bien ancré dans son environnement, fou amoureux de cette nature sauvage et hospitalière à la fois. Nous avons marché sur ses pas pour atteindre son nid d'aigle ! Une grotte dont la découverte se mérite au fond d'un chemin du bout du monde. Son ouverture triangulaire plonge sur un impressionnant gouffre de géant qui se resserre au bas de la gorge, dans un à-pic de 200 mètres. C'est une altière falaise en forme de fer à cheval qui ceinture l'Aven de La Combe du Buis. Les eaux qui dévalent du plateau devront parcourir quelques 3 km pour rejoindre l'Hérault en amont de Saint-Guilhem le Désert.

Entrée de la grotte du Sergent
Sur les bordures de la cavité de la grotte, on suit aisément le cheminement des eaux. Nous pénétrons dans l'antre calcaire. Un silence respectueux plane. Au sol le relief de quelque repas pris à la hâte, une vieille casserole, un gril, un coin de paille comme dernière litière, voilà le domaine de celui qui avait crée là son modeste mais imprenable paradis !

Intérieur de la grotte du Sergent
La descente nous réserve quelques passages délicats, cisaillés au ras du vide, mais le spectacle est magique. Les défilés illustrent le travail fantastiquement énergique de cette lente érosion. Parfois c'est un échancrure plus large qui permet au regard d'embrasser l'étendue du paysage. Les roches dolomitiques multiformes nous laissent imaginer de curieuses sculptures, des bougies, des chandelles, le parvis d'une cathédrale avec de part et d'autres ses clochers !
La randonnée se termine, le soleil est bas sur l'horizon, un vieux pont s'embrase sous les feux de l'astre, plus bas c'est au bord d'une gorge de l'Hérault que nous retrouverons le chemin du retour.

Vieux pont en amont de Saint Guilhem le Désert
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Ce n'est pas pour être méchant, mais il était d'où votre guide ? Les deux photos d'entrées ne correspondent pas à la grotte du Sergent mais à celle de l'Olivier, 500 m au sud-ouest et deux rangées de falaises plus haut. Quant à la vue de l'aven de la Combe du Buis, il ne s'agit ni de l'aven, ni de la combe elle-même (3 km en amont) mais du cirque de la Balaïssade sur le bord duquel s'ouvre la grotte de l'Olivier !!!
En effet, votre remarque est judicieuse, le groupe dans lequel j'étais ce jour-là, hésitait entre la grotte du Sergent et la grotte de l'Olivier. Les panneaux indicateurs sur le sentier de la randonnée ne sont guère explicites. Plusieurs marcheurs avec lesquels j'ai échangé penchent volontiers pour la grotte de l'Olivier, la combe du Buis serait par conséquent au dessus de la grotte de l'Olivier et nous étions donc cette fois-là, au bord du cirque de la Balaïssade. Merci de votre précision.
bonjour je vous écris ce mail pour vous dire que ce que vous décrivé comme étant la grotte du sergent est enfait la "baume de l'olivier" la grotte du sergent n'est pas du tout a cet endroit elle ce trouve beaucoup plus bas. vous seriez sympa d'enlever votre commentaire car beaucoup de gens ce trompe d’itinéraire en voyant vos photos. cordialement
David, merci de votre remarque, mais j'ai déjà rectifié en répondant, à Michel pour préciser qu'il s'agissait de la baume et de la grotte de l'Olivier. Il faudrait que les responsables des itinéraires des sentiers en affinent le fléchage. Rien de tout cela n'enlève à cette rando son précieux caractère sauvage et authentique !!!!
Bonjour,
Je tombe par hasard sur vos photos et je vois que vous avez fait une erreur. Il s'agit de la Baume de l'olivier, occupée pendant des années par un ermite (surnommé Frigoule et bien connu au village), et non de la grotte du sergent...
Bien à vous,
Claire Brenu