La Garde-Guérin, place forte médiévale des Pariers, sur le chemin de Régordane, près du Mont Lozère
Je sillonne depuis quelques kilomètres la départementale D906 qui longe par endroit les gorges du Chassezac, puis qui s'élève vers les hauteurs du Mont Lozère en traversant la forêt domaniale du Mas de l'Ayre.Me voilà hissée à quelques 850 mètres d'altitude, devant La Garde-Guérin, hameau médiéval fortifié, faisant partie de la commune de Prévenchères. Il semble sorti de nulle part, posé sur ce plateau de la Lozère, balayé par les vents.
A partir du XIX ème siècle, ce hameau s'est peu à peu vidé de ses habitants, qu'un implacable exode rural a poussé vers les centres urbains des vallées cévenoles.
J'entre dans cette Garde-Guérin dont les murailles du XII ème siècle, restent toujours aussi solides et accueillantes. Les nobles, chevaliers Pariers, sous l'autorité des Seigneurs du Tournel, y assuraient la protection des villageois. Cette confrérie militaire et policière devait également assister les pèlerins qui, depuis le Puy en Velay, marchaient sur ce chemin de Regordane, en direction de Saint-Jacques de Compostelle, via le Roussillon. Ces relais de sécurité jalonnaient le Chemin Français vers l'Espagne, mais aussi la route des ports de la Méditerranée, dont celui de Saint-Gilles du Gard qui commerçait avec le Moyen-Orient, et où embarquaient les Croisés en partance pour Jérusalem.

Murailles assurant la protection de la Garde-Guérin en Lozère
Peu de présence humaine en ce mois de novembre ! Pourtant je sens que ce village, merveilleusement rénové, mérite le détour. Quelques pas dans les rues pavées, me révèlent un imposant ensemble architectural, comprenant quelques dizaines de maisons, aux murs épais et aux pierres parfaitement jointes.

La Garde-Guérin intramuros, près d'Aubenas
A partir de l'an 850, la voie qui court sur les Cévennes partait de l’Ile-de-France pour atteindre le Bas Languedoc. Elle faisait étape à La Garde-Guérin, située au centre de la province de " Régordana " (gord désignant les failles et gorges creusées par l'érosion des rivières) et traversait les vallées encaissées et déchiquetées du pays des Camisards. Je décide de monter au sommet de la Tour de Guet (21 mètres), pour balayer du regard les vestiges des demeures seigneuriales fortifiées et des maisons rénovées. J'ai une vue circulaire sur tout le plateau lozérien et ses vallées qui le tailladent.

La Tour de Guet de La Garde-Guérin

Depuis La Tour de guet, l'Église romane Saint-Michel,
vieilles habitations et Mont Lozère

Fortifications de la Coseignerie des Pariers à La Garde-Guérin
Pareil à un vaisseau de pierres affrontant les tempêtes océanes, le village a résisté aux vagues des envahisseurs qui, depuis des siècles, ont déferlé sur le plateau du Mont Lozère. En outre, la volonté de quelques acteurs acharnés a permis de retaper certains édifices moins épargnés que d'autres et qui avaient souffert de l'usure du temps.

Vue plongeante sur les gorges du Chassezac depuis la Tour
Le Chassezac, affluent de l"Ardèche a creusé d'impressionnants canyons avant d'aller lui tenir compagnie à Saint-Alban-Auriolles, à deux kilomètres en aval de la ville de Ruoms. Tous deux finiront par rejoindre le Rhône à Pont-Saint-Esprit.
Quelques étapes sur la voie Régordane ou GR 700 :
Chamborigaud, Pradelles, Largentière, Génolhac, Langogne, La Bastide Puylaurent, Villefort.
A savoir pour les golfeurs :
Ils pourront pratiquer leur sport au Golf de la Garde-Guérin Villefort, 9 trous
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Belles photos