Baixas en Salanque 66390 Pyrénées-Orientales, son architecture civile et religieuse, ses vins muscats de Rivesaltes

Le voyage que j'effectue en pays catalan me rapproche de la frontière orientale avec l'Espagne.

Mais auparavant, me voici rendue à Baixas (2400 habitants), dans le département des Pyrénées Orientales.

Le village est à 10 minutes de Perpignan et les plages de la Méditerranée ne sont qu'à 20 km.

Ce territoire, entre les rivières du Tet et l'Agly, surveillé jalousement par la forteresse de son église médiévale, est majoritairement planté de vignes classées en Appellation d’Origine Contrôlée.

Les tènements de Baixas produisent en particulier du Muscat de Rivesaltes, des vins Côte du Roussillon.

Je pénètre dans le bourg par la porte Notre-Dame. Les murs d'enceinte courent tout autour de Baixas. Jadis, pour accéder au cœur de la cité de lourdes portes à pont-levis perçaient les épaisses murailles, flanquées par intervalles réguliers de tours de garde. C'est cette époque féodale qui façonna dès le XII ème siècle l'architecture urbaine. La porte St Joseph, la Porte Rouge, la Porte de Narbonne, la Porte de Pamiers, comme la porte Notre-Dame (ci-dessous), étaient ces points stratégiques de communication entre Baixas intramuros et ses environs.




Les passages voûtés qui conduisaient au centre de l'ancienne place forte, mènent à présent à l'église Notre-Dame des Anges. La vie s'articule autour d'un incroyable dédale de porches et de venelles que les voisins investissent les soirs d'été en quête de fraîcheur.


En cette fin d'après-midi, l'imposant clocher-tour quadrangulaire de l'église rougeoie sous les feux du soleil couchant. Les puissants blocs de marbre extraits des carrières de Baixas rivalisent de contrastes avec les tuiles d'argile qui couvrent les toits des demeures de ce charmant village catalan.


Je pousse la lourde porte de bois de l'église et suis époustouflée par la richesse magistrale des retables qui ornent les chapelles et le chœur de l'église fortifiée. Chaque retable est un foisonnement de statues en bois doré et polychrome. Ce fourmillement religieux, cette exubérante propension s'opposent à la sobriété dépouillée de l'église romane primitive du XI ème siècle.
Le joyau baroque de la région, c'est le retable maître-autel, sur une hauteur de 17 mètres. On peut y découvrir des personnages par dizaines, accrochés sur les 12 mètres de large de l'autel. Au XVII ème siècle, une course à la magnificence religieuse s'était engagée entre les communes rivales, subissant ainsi l'influence religieuse espagnole. Baixas, riche village du Roussillon, commanda, au sculpteur catalan Lluis Generes, un retable dédié à la Vierge Marie. L'artiste finalisa son œuvre, entièrement dorée à l'or fin, en 1698. Ce retable, d'un prix exorbitant, est le plus grand de la région.


Les retables, comme les vitraux du Moyen-Age constituaient de véritables iconographies religieuses. Ils faisaient office de bandes dessinées, illustrant ainsi la vie des saints racontée dans les Livres Sacrés, auxquels les croyants illettrés n'avaient pas accès.



Communes de la Salanque : Le Barcarès - Bompas - Claira - Espira-de-l'Agly - Peyrestortes - Pia - Rivesaltes - Saint-Hippolyte - Saint-Laurent-de-la-Salanque - Sainte-Marie-la-Mer - Salses-le-Château - Torreilles - Villelongue-de-la-Salanque