Espira de l'Agly 66600, entre les collines des Corbières et la plaine fertile du Roussillon

Depuis quelques kilomètres, j'ai quitté le département de l'Aude pour entrer dans les Pyrénées orientales.

Espira de l'Agly, au bord de la rivière qui porte son nom, est un village, géographiquement bien situé, dans le canton de Rivesaltes, à une quinzaine de kilomètres de la mer. C'est aussi une commune proche de Perpignan. Et dès que l'on évoque la capitale Catalane, on ne peut que lui associer les montagnes pyrénéennes qui la dominent. En effet, elles s'imposent à nous, éclairées par un soleil levant qui en dessine tous les contours et accentue la présence majestueuse du Mont Canigou.

Il y a 2000 ans, j'imagine volontiers que les marins Grecs et Phéniciens, débarquant sur la côte, eurent la même vision matinale que moi, celle d'une région baignée par une lumière rasante. Mais je pense que ce panorama s'offrit de la même façon aux soldats des armées carthaginoises, remontant d'Espagne et emmenés par Hannibal, au delà des Alpes, pour aller affronter les légions romaines sur la péninsule italienne.


C'est parce que ces terres étaient des lieux de passage d'invasions et d'affrontements que les paisibles habitants devaient par tous les moyens se protéger. Ainsi, l'église romane d'Espira de l'Agly, signale-t-elle sa présence, dès le Moyen-Âge, par cette tour carrée aux allures de forteresse. Les arcatures du clocher, d'inspiration lombarde, témoignent du rôle protecteur que jouaient les religieux auprès des villageois vivant au pied de l'édifice chrétien.


L'épaisseur des remparts de ce qui était jadis un prieuré illustre parfaitement le besoin impérieux de s'abriter derrière d'épaisses constructions. Le roi Alphonse Ier d'Aragon et ses descendants édifièrent des murailles autour des églises de leur province du Roussillon.