Le Croisic à l'extrémité de la Presqu'île de Guérande

Avant de découvrir les marais salants de Guérande, je décide de faire escale à la pointe de la Presqu'île guérandaise, plus précisément au Croisic.

Ma visite sera autour du cœur historique de la ville, le port, les abords de l'hôtel de ville et les rues autour de l'église.

Place du 8 Mai, cette ancre rappelle aux visiteurs la vocation maritime de la ville.

Le Croisic est la plus bretonne des villes des pays de Loire.

Il n'est qu'à voir l'origine celte de son nom pour comprendre tout l'attachement des croisicais à la langue bretonne :

kroazig, petite croix, illustre sûrement la croix qui marquait le site sur lequel, au V ème siècle, Saint-Félix, évêque de Nantes, baptisait les habitants de ce village.

Une promenade sur le quai d'Aiguillon me met tout de suite dans l'ambiance de ce port que je longe. Depuis des siècles, il en a vu accoster des marins, des équipages et des navires plus ou moins bien intentionnés ! A commencer par les Romains, il y a deux millénaires, qui furent supplantés par les Saxons au V ème siècle. Les Normands vinrent, à leur tour, au IX ème. Les guerres du Moyen-Age puis les appétits du tout nouveau Royaume de France firent subir à la ville de nombreux assauts et de fréquents sièges. De nos jours ce sont de paisibles embarcations de plaisance et des petits chaluts côtiers qui accostent sur ce quai historique. Aujourd'hui, c'est marée basse, les bateaux sont à sec.





L'activité croissante des pêcheurs du Croisic nécessita des installations portuaires adaptées à cette industrie maritime florissante. En 1878, les sardiniers ont pu décharger et vendre leurs prises dans une halle à marée que la ville venait de construire. En 1907, des magasins et entrepôts s'adossèrent à la halle. Ces lieux collés au port ne tardèrent pas à devenir le poumon économique du Croisic. C'était le temps où les conserveries employaient alors une importante main d'œuvre féminine.



Une nouvelle criée vit le jour en 1982. Cette halle à marée avec ses magasins tombant en désuétude, il fallut trouver une autre raison d'exister à ces édifices. On transforma alors les locaux en un espace culturel, dédié aux expositions et aux spectacles.
De superbes maisons particulières témoignent de l'essor du port du Croisic. Au XVII ème siècle, des armateurs, des négociants et des capitaines audacieux firent fortune. Certains érigèrent d'élégants hôtels particuliers. C'est actuellement dans l'un d'eux, l'Hôtel d'Aiguillon, que l'Hôtel de ville du Croisic a installé ses bureaux. Les fameuses faïences du Croisic de l'époque du Roi Soleil sont exposées dans les étages de la Mairie qu'un superbe escalier à balustres dessert.



L'église Notre Dame de Pitié est un bâtiment religieux en granit. Son clocher s'élance dans le ciel et ses 56 mètres de haut servent d'amer pour les marins qui arrivent du large. La richesse de ce quartier du Croisic est bien visible jusque dans le détail ornemental de toutes les gouttières qui se terminent par une tête de poisson. Je suis aussi frappée par les lampadaires qui éclairent les rues de ce cœur de ville, ce sont des lumières de port. Ici, tout rappelle le passé glorieux et l'âge d'or que connut par le passé le port du Croisic.



Dans les rues de la vieille ville, les maisons à pans de bois datant des XVI ème et XVII ème siècles soulignent l'importance de l'activité maritime et la prospérité engendrée par la pêche. Cette maison à pans de bois appartenait au XV ème siècle à Madame Le Bouistre. Elle est une parmi tant d'autres. Certaines possèdent des étages décoré de balcons, de lucarnes et même de fronton. Les pignons et les chéneaux des toits se terminent souvent par des gargouilles sculptées.