Quimper : histoire d'une cité d'art en Cornouaille département du Finistère

Après avoir visité le site des faïenciers de Locmaria, à l'entrée de la ville, je décide de découvrir le centre historique de Quimper.

Cette capitale départementale du Finistère, bien qu'éloignée de 15 km des côtes atlantiques et des plages de Bénodet, a longtemps vécu, au fond de sa ria, au rythme des marées qui continuent inlassablement à grossir puis à vider le lit de l'Odet.

Depuis l'Antiquité, la vie de Quimper (confluent en Breton) s'est organisée près du guet, au port de Locmaria, puis peu à peu, ce fut en amont, à la jonction du Steir, du Frout et de l'Odet que les habitants s'installèrent.
J'aperçois, depuis les allées de Locmaria, la mythique et sublime Cathédrale Saint-Corentin, construite dès le XIII ème siècle, dans un style gothique.

Ses flèches s'élancent à 77 mètres de haut, dans le ciel breton. Elle est un peu à l'image de Notre-Dame de Paris. J'y vois d'étranges ressemblances, un imposant portail rentrant chargé de statuettes et de sculptures, des flèches, un bourdon pour les heures graves, un immense parvis.


Les travaux de rénovation ont duré plus de 20 ans, mais elle est diablement (!) belle cette cathédrale. Au début du XIII ème siècle, Philippe-Auguste, Roi de France, instaure fortement son autorité sur la Bretagne. De splendides demeures construites par les responsables ecclésiastiques et les seigneurs se construisent autour de ce nouveau quartier.
Je comprends la fierté et l'attachement des Quimpérois pour le centre historique de leur cité, qu'ils redécouvrent depuis un an à peine. C'est du plus profond de l'imaginaire collectif que remonte un personnage légendaire du XV ème siècle : Gradlon, roi perdu et affamé depuis l'engloutissement de sa ville d'Ys, errait sur les bords de la rivière Odet. Recueilli par l'ermite Corentin, devenu son meilleur ami, il le gratifie pour son aide, lui donne son château de Quimper, et le fait évêque de Cornouaille.


Face à la Cathédrale, sur la rive gauche de l'Odet, voici la préfecture du Finistère que je rejoins par le Pont Sainte-Catherine. Autrefois, cette partie de la ville était hors des remparts. L'architecture de ce bâtiment, ouvert le 30 août 1909, rappelle le style des châteaux Louis XII. Les allées fleuries de l'Odet et les marronniers apportent une singulière touche champêtre. La ville à la campagne !


Jadis, le cœur de la cité finistérienne était scindé en deux. Le quartier sous l'autorité de l'évêque, intra muros et l'autre sous la coupe du seigneur. Le pont Médard qui enjambe le Steir permettait de sortir de la " ville close ". La place de la terre au Duc illustre parfaitement ces deux aspects moyenâgeux de la ville.


Un souffle nouveau, celui de la Renaissance, voit éclore des maisons à pans de bois et des hôtels particuliers. La Bretagne vient de rejoindre la France en l'an 1532. Les fondations du panorama urbain vont alors traverser les siècles. Nobles, bourgeois, commerçants, artisans et corporations s'installent dans ces rues et investissent les places : place Salé (pour les charcutiers), place au Beurre, rue des Boucheries, rue Kéréon (pour les cordonniers), rue René Madec. Les encorbellements sur trois étages permettent alors de gagner de la surface habitable sur l'étroitesse des artères. Quelques 70 maisons rappellent le temps des métiers familiaux.
Cette maison à colombages, équipée des trois encorbellements, est typique du Quimper historique. Au rez-de-chaussée, un artisan pâtissier y propose d'excellentes gourmandises, les macarons de Philomène !


Quimper bruisse toujours de son art de la statuaire, en faïence ou en bois sculpté. Il était fréquent de graver une inscription ou de nicher sur une façade une icône religieuse ou des cariatides. C'était pour les gens leur manière d'afficher une réussite sociale, des croyances, une culture.



A visiter à Quimper :

• Le Musée breton
  
• Le Musée des Beaux-Arts
  
• Les faïenceries HB-Henriot
  

Quelques villes à caractère historique, proches de Quimper : Locronan, Pont l'Abbé, Concarneau, Pont-Croix.