Sur le chemin des drailles de Viols-le-Fort, pastoralisme, dolmens, sentier archéologique des hautes garrigues de l'Hérault
Au nord de Montpellier, sur la route de Ganges, le village médiéval de Viols-le-Fort, vit au cœur de la garrigue.Ses maisons, parfois écaillées ou écorchées par le temps, arborent, pour certaines, de superbes fenêtres à meneaux.
Elles se cachent, enserrées derrière de hauts remparts érigés au début du XV ème siècle.
La porte du Fabregol ou Tour de l'Horloge est un des accès qu'empruntaient cultivateurs et bergers rentrant des champs et pâturages.
Comme eux, je décide de sortir du village et de rejoindre le chemin archéologique des drailles que suivent les troupeaux de brebis pour aller paître dans les hautes garrigues des alentours.
La randonnée des drailles, c'est un petit sentier étroit, taillé dans la garrigue, tracé par les hommes. Comparable à un canal, le chemin est copieusement bordé de murets composés de milliers de cailloux savamment posés. Pour les ovins, point de fuite possible, pas d'issue, exceptées celles qui donnent sur les prairies herbeuses qui jouxtent la draille.

Remparts et Tour de Viols le Fort

Maison du Moyen-Age dans la rue du Presbytère

Tronçon de la Draille ancestrale reliant la plaine de l'Hérault
aux Cévennes
Sur ces chemins des hautes garrigues qui partent vers le Nord, le mouton est, depuis 6000 ans, le symbole de toute une civilisation. Les premiers éleveurs cultivateurs s'y sont installés. Chaque été, les bergers et leurs troupeaux (160 000 moutons de race caussenarde) quittaient les plaines chaudes du Bas Languedoc pour aller rejoindre les verts pâturages du Mont Aigoual en empruntant le pont moutonnier du col de l'Aselier. Aujourd'hui, cette transhumance conduit à peine 6000 bêtes sur les hauteurs cévenoles pour un voyage de trois à sept jours de marche entre le littoral et les Cévennes.

Dolmen de la draille à Viols le Fort près de Montpellier
En bordure du chemin des moutons, voici une étonnante sépulture collective, datant de 2500 ans avant notre ère, parfaitement conservée. Une allée de calcaire, délimitée par des pierres levées, permet d'accéder à la chambre funéraire. La dalle funéraire, pesant plusieurs tonnes, recouvre la sépulture très basse.

Stèle devant une tombe ovale
sur le chemin de transhumance à Viols
Quelques mètres plus loin, c'est une tombe à ciel ouvert, gardée par une stèle de pierre debout, décorée d'une sculpture représentant une figure humaine. D'une étrange modernité, ce visage sans bouche, aux yeux creusés dans la roche, est-il une image de divinité ou la représentation d'un de ces ancêtres des millénaires d'antan ?

Ferme étape de Roussières Cazarils près de Viols en Laval
Entre Viols en Laval, Viols le Fort et Saint Martin de Londres, le domaine de Roussières Cazarils a conservé son architecture rurale traditionnelle. Il est au milieu des espaces naturels sensibles de 600 hectares. C'est aussi un des 7 relais d'étapes du Réseau Vert Départemental qui court sur 500 km. Ce Réseau Vert destiné aux randonneurs est également fréquenté par les cavaliers et les VTTistes.

Le cade est un arbrisseau du monde méditerranéen
La végétation de la Haute Garrigue Languedocienne calcaire est peuplée d'arbousiers, de chênes kermès, de buis. Parmi tous ces arbustes, il en est un dont les qualités thérapeutiques étaient déjà connues des colonisateurs Romains. Il s'agit du genévrier cade ou oxycèdre. Son bois, imputrescible, d'une grande dureté, est très parfumé. Il est précieux en ébénisterie et en marquèterie. Dans la région, on le distille pour en extraire une essence ou une huile, aux vertus médicinales cicatrisantes, antiseptiques et désinfectantes.
Communes rencontrées sur les chemins des drailles vers les Cévennes :
Poussan, Aniane, Puechabon, Viols-le-fort, Saint-Martin-de-Londres, Saint-Bauzille-du-Putois, Ganges, Sumène
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Très beaux sites