Ascension du Kilimandjaro jusqu'à Uhuru peak, le point le plus haut d'Afrique (8/9)
Jeudi 28 juin :
La journée débute par le mur du petit-déjeuner : deux heures d’ascension en file indienne, de la façade rocheuse de Barranco. Nous devons passer par une étroite corniche surplombant 600 m de vide, avant de rejoindre le circuit sud jusqu’à Barafu hut . Il fait froid, les nausées viennent au fur à mesure de la montée. Le Mawenzi (5 149 m), un des 3 sommets avec Shira et Kibo, s’offre majestueux et au-dessus de nos têtes.

Le Kilimandjaro et le Mont Mawenzi
Nous allons dormir presque à l’altitude du Mont Blanc! Nous dînons tôt et dormons de 19h30 à 23h.
Le réveil est très difficile : Bon gré, mal gré, je m’équipe contre le froid. 0h00 : Départ pour Uhuru Peak (le pic de la liberté). Pole Pole (doucement), c’est le mot d’ordre qui nous est répété continuellement. Nous nous engageons dans un pierrier sans fin pour atteindre le toit de l’Afrique. Il parait que je suis toute blanche, d’ailleurs, ça ne va pas, j’ai des vertiges et des nausées. Je suis obligée de quitter le groupe dès le début, je ne tient plus debout. Édouard, un des assistants-guides, reste avec moi. Toutes les 10 min, je suis obligée de m’arrêter, le « docteur » du groupe qui est aussi le cuisiner me donne … du thé sucré! Je suis sur le point d’abandonner, je me dis que chaque mètre que je marche en plus, ça sera d’autant plus à marcher pour rentrer à la tente. Je fais part de me pensées à Édouard, qui me répond : fais ce que tu veux mais n’abandonne pas! Bon d’accord, encore quelques mètres… Je suis persuadée de ne pas arriver jusqu’en haut.
La nuit est pourtant magnifique, la lune nous éclaire, la montagne parait imprenable, mais si proche. Quelques personnes redescendent, et à chaque fois que nous les croisons, Édouard m’assure que je suis meilleure qu’eux, maigre consolation… Et puis les premières neiges, éternelles… Et le vent, un vent glacial qui a causé bien des tourments aux membres de mon groupe (je l’apprendrai plus tard), qui me cingle les joues mais qui me vivifie. J’ai la lèvre supérieure gelée et je ne peux plus parler mais je me sens mieux. Et je commence à y croire. Surtout qu’Édouard m’assure que nous sommes dans les temps pour voir le lever du soleil en haut. Je peux marcher plus longtemps, nous ne faisons une pause que toutes les ½ h. J’arrive à dépasser quelques personnes! Yes! Je ne suis plus la dernière. On se met a chanter :
Jambo, Jambo bwana (bonjour, bonjour, monsieur)
Habari gani (quelles sont les nouvelles?)
Nzuri sana (tout va bien)
Wageni, mwakaribishua (les visiteurs, soyez les bienvenus)
Kilimanjaro hakunamatata (Kilimandjaro, pas de problèmes)

Non, plus de problèmes, nous dépassons un groupe d’américains plutôt lents. J’ai dû pour cela marcher un peu plus vite et je suis très essoufflée, c’est là qu’on se recompte qu’il y a beaucoup moins d’oxygène à cette altitude. Nous arrivons à Stella Point à 5732 m et le Soleil se lève. L’immense caldeira du volcan, recouverte d’un épais manteau neigeux, se dévoile dans les premiers rais orangés du jour. Je m’équipe avec mes lunettes de glaciers, il fait -20 ° C.

Édouard et moi partons le long de la crête enneigée du volcan pour Uhuru Peak, retrouvailles avec le groupe, embrassades cris de joie. Un sentiment d’immense joie mêlé de fierté m’envahit. J’arrive à Uhuru Peak. Nous prenons les photos souvenirs sous le panneau de bois célébrant le « point le plus haut point d’Afrique ». C’est la récompense tant attendue après une semaine de marche et d’efforts.


Je profite au maximum de la vue inimaginable des ces glaciers. Le froid étant intense, je sors rapidement mon appareil photo pour quelques shoot pas vraiment cadrés!

Lever de soleil depuis Uhuru peak

Vue depuis Uhuru peak

Et puis, déjà, il faut redescendre! Le soleil est brûlant, nous arrivons au campement à 10h10 : 10h10 de marche non-stop. Après 1 h de sieste bouillante sous la tente et un repas bien mérité, nous descendons vers le camp de Mweka (3 100 m). On retrouve la végétation de la garrigue et des sous-bois. Nous arrivons au camp à 16h00.
Sur les 32 dernières heures nous avons marché près de 21 h, dure journée mais pleine d’émotions. Nous nous offrons un coca bien mérité.
Texte et photos d'Aurélie
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Je l'ai fait aussi. On comprend la dureté de l'ascension en haute altitude quand on grimpe. Je comprend ce que tu ressens arrivée là-haut.
Passionnant