Bouvet Rames Guyane : cinq semaines de course déjà !
6 avril : Les trois concurrents de tête de course se trouvent sous la latitude de Cayenne en Guyane et comptent sur les courants porteurs pour les aider à remonter et gagner l'arrivée facilement. Les autres ne sont pas franchement au Nord (comme lors de la première édition de la course à l'aviron en solitaire) mais sont plutôt Ouest pour suivre une route orthodromique qui devrait les mener tout droit vers Cayenne. Pour l'instant l'option Sud est payante mais la course n'est pas terminée.
Mathieu Bonnier, actuel deuxième de la course
7 avril : L'arrivée des trois hommes de tête semble se programmer pour dans une douzaine de jours. Le vent, les vagues et le courant les poussent dans le bon sens ! Les records de distance parcourue (70 milles/24 heures) sont impressionnants. Patrick Hoyau et Mathieu Bonnier ont finalement quitté la route orthodromique (Ouest) pour piquer au Sud et profiter des mêmes courants porteurs que Patrick Favre. Ils filent même si les courants sont moins forts que ceux attendus. L'arrivée se fera-t-elle au sprint ? >En attendant, les concurrents suivants prennent exemple et bénéficient de l'expérience des premiers.

Patrick Favre, actuel troisième de la course
8 avril : L'arrivée des premiers prévue pour le 18 avril donne des ailes aux hommes de tête qui accumulent les records de distances parcourues. L'impatience grandit pour les autres concurrents. Tous ont hâte de retrouver les leurs, leur confort, un bon repas et un lit ! La fatigue, le manque d'hygiène et la solitude commencent à peser sur le moral des rameurs. Ils ont aussi perdu pas mal de "gras".
A l'arrière, Patricia Lemoine est sur une route très Sud alors qu'elle n'a pas encore passé le 28 ème parallèle. Elle se dirige malgré elle dans la zone très perturbée du Pot au Noir. "C'est désespérant, je n'y arrive pas, je rame le plus possible mais la nuit, je perds le gain de la journée."

Rémy Alnet
9 avril : Deuxième collision en 4 jours (ou plutôt 4 nuits) pour Charles Bergère. La première sans dommage mais la deuxième voit son bateau percuté de travers par un gros bateau de pêche. Bilan : une main courante en inox en moins et la coque percée au dessus de la ligne d'eau. Les réparations effectuées devraient tenir mais la vigilance doit rester reine dans cette zone à risque.
Christophe Lemur qui navigue avec le cerf volant (hors course) se trouve dans une mer très agitée qui lui donne du fil à retordre. Il manque de chavirer : "C'est la traction du cerf volant exercée au niveau de la dame de nage qui m'a empêché de me coucher".

La position des concurrents le 9 avril
10 avril : A l'avant, la compétition grandit entre Patrick Hoyau et Mathieu Bonnier (14 milles les séparent à ce jour). Patrick Favre est à 76 milles de Patrick Hoyau mais accuse 48 heures de pénalité pour cause d'absence au prologue. Les paris sont toujours ouverts pour savoir laquelle des routes (celle du Sud ou l'orthodromique) étaient la meilleure option.

Patricia Lemoine
11 avril : Abandon de Patricia Lemoine. D'après son routeur, elle aurait atteint la zone du Pot au Noir. L'ambiance météo rend les conditions de navigation extrêmement difficiles. Elle va se faire tracter vers le Nord pendant 24 heures par le bateau assistance avant de terminer la course (hors compétition) avec le même type de cerf volant que Christophe Lemur. Elle restera tout de même, si elle termine la course, la première femme à avoir traverser l'Atlantique moitié à la rame et moitié à la voile !
C'est maintenant Henri Georges Hidair qui ferme la marche. Pour lui, les conditions sont loin d'être idylliques (sa dérive est placée trop à l'arrière et ses mains le font énormément souffrir).

Didier Lemoine, désormais seul représentant de la famille
12 avril : La cadence des premiers diminue sous l'influence du FIT (Font Inter Tropical). L'arrivée est maintenant prévue pour le 20 ou le 21 avril. Avec l'effet retard, les poursuivants bénéficient à leur tour des courants favorables et réduisent leur écart avec les premiers. Charles Bergère a effectué 64 milles "sans forcer" ces dernières 24 heures.
Karl Barranco profite enfin des courants favorables pour nettoyer sa coque, il s'en veut d'avoir autant trainé à le faire et gagne en vitesse !
Didier Lemoine se rend compte que la course est bien différente de la première édition de la Bouvet Rames Guyane de 2006 : le vent de travers qui domine cette année ne lui aurait pas permis de terminer sans safran ! Il espère terminer en moins de 55 jours.
Crédits photos : IGOR MEIJER