Le millepertuis dans les manifestations dépressives légères

Le millepertuis est traditionnellement utilisé, en traitement de courte durée, dans les manifestations dépressives légères et transitoires accompagnées d'une baisse d'intérêt et de troubles du sommeil. Ce sont les sommités fleuries de l'Hypericum perforatum qui sont reconnues pour avoir ces propriétés anti-dépressives.

Les tisanes de millepertuis sont rarement conseillées car leur composition est trop variable. On trouve facilement en pharmacie et en magasins diététiques toutes sortes de produits de phytothérapie adaptés (comprimés, teinture mère, gélules d'extrait sec ou de plante totale). La posologie à adopter varie selon la teneur en hypéridine (molécule active du millepertuis), en général prendre de 0,2 à 1 mg d'hypéridine (équivalent de 50 gouttes deux fois par jour de la teinture mère de millepertuis).

Les effets sur le moral du millepertuis ne se font pas sentir avant 2 semaines de traitement. La consultation d'un médecin s'impose pour évaluer l'évolution des symptômes dépressifs. Il n'y a pas d'effet d'accoutumance avec le millepertuis.

L'utilisation du millepertuis est très controversée en raison de ses nombreuses interactions médicamenteuses. En effet, le millepertuis est un inducteur enzymatique du cytochrome P450 (pour schématiser, il accélère la dégradation par les enzymes des autres médicaments pouvant ainsi les rendre inefficaces). Tous les traitements à fenêtre thérapeutique étroite (c'est à dire qui agissent seulement à une concentration donnée) sont donc contre-indiqués avec la prise de millepertuis. On notera en particulier : les anti-coagulants, les anti-épileptiques, la digoxine, les immuno-suppresseurs (traitement des rejets de greffe entre autres), les inhibiteurs de protéases, la théophylline (traitement de l'asthme de moins en moins utilisé). Dans tous les cas, demander conseil à son médecin ou à son pharmacien.
Une photosensibilisation peut apparaître à très forte dose. Il est déconseillé chez la femme enceinte ou allaitant en absence d'études scientifiques.

En aucun cas la dépression sévère ne doit faire l'objet d'un traitement d'automédication.